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que
des savants morts, des Messieurs en perruque, des ogres barbus, pointure
cinquante-deux, tous les papas du monde qui s'en vont, le fusil
sur l'épaule, pour ne pas revenir.
Je
crame en dedans, en douceur. Ma cabine est étroite, mes pieds touchent
ma tête. On vit bien dans un œuf, juste le calepin et soi. Je n'entends
plus le boucan des récrés bagarreuses, les clameurs des
cirques à femelles, du ring boueux, je n'entends plus les appels,
les sifflets, les sirènes, les insultes du client au rasoir. Je
n'entends plus les bobards béchamel des bons prophètes en
leur pays. Je n'entends plus la salive du monde. C'est le silence pâtissier,
le silence sablé, en croûte, en mille-feuilles. J'écoute
ce qui se tait, le vernis du violon, la fêlure des cloches, la buée
des lèvres muettes, le geste fauve d'un bébé barioleur
ou, du temps jadis, l'ombre d'un valseur solitaire sur l'estrade de la
fête aux dindons.
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Et
le squelette de l'aimé attend, dans le gel, ses narcisses en pot.
Inconsolé,
j'ai épousé mon fou.
Déjà
moins le quart
Mam'selle placard ?
Je
m'appelle comme on m'appelle, Pierre, Paul ou Jacques. Je m'appelle Nadine.
Je
voudrais bien téter les tétons de papa, le droite, le gauche,
je voudrais bien les téter longtemps.
Ay,
Ay, Ay
La
pistache
Et
La moustache
Ay, Ay, Ay
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